Les examens doivent être remplacés par des évaluations formatives. De nombreux problèmes se posent dans l’organisation des cours en ligne et beaucoup d’étudiant.e.s ne bénéficient pas d’un environnement d’étude adéquat à la maison. Organiser des examens classiques provoquerait l’échec de nombreux.ses étudiant.e.s et aggraverait les inégalités sociales. Signe notre pétition en cliquant ici.
“On ne veut surtout pas d’une année Corona, que l’année 2020 se traduise par la baisse de la qualité de l’enseignement”, estime la ministre de l’Enseignement supérieur Valérie Glatigny (MR). Elle “insiste : s’il y a un message à faire passer aux étudiant.e.s je pense que c’est celui là : essayez de garder le rythme”. Exiger des étudiant.e.s de garder le rythme alors que de nombreux.ses étudiant.e.s se retrouvent dans l’incapacité d’étudier revient à défendre la sélection sociale.
La crise du coronavirus met la réussite en danger, surtout des étudiant.e.s défavorisé.e.s
L’enquête de la Fédération des Étudiant.e.s Francophones indique que pour 1 étudiant.e sur 2, les cours en ligne mis en place ne sont pas satisfaisants. Tou.te.s les étudiant.e.s et professeur.e.s ont dû s’adapter du jour au lendemain au confinement et aux cours en ligne. Avec inévitablement beaucoup de dysfonctionnements, d’incertitudes concernant les examens et dans une situation d’inquiétude importante quant à la possibilité de perdre un.e proche et des conséquences économiques et sociales de la crise sanitaire. La situation est clairement une source importante d’angoisse pour beaucoup d’étudiant.e.s, qui se retrouvent isolé.e.s face à ces problèmes. Les centaines de témoignages sur les réseaux sociaux, autant de profs que d'étudiant.e.s, le montrent.
Beaucoup d’étudiant.e.s n’ont par ailleurs pas la chance de pouvoir bénéficier d’un environnement d’étude adéquat. “Je n'arrive plus à gérer. Je n'ai pas un endroit calme chez moi pour me concentrer et bien travailler. Je dois m’occuper de mes petits frères car mes parents doivent travailler. Je n’en peux plus”, nous explique une étudiante qui a laissé son témoignage sur notre site internet. L’enquête réalisée par la Fédération des Étudiant.e.s Francophones auprès de 13.000 étudiant.e.s indique que 1 étudiant.e sur 4 ne dispose pas d’un lieu calme pour étudier. Et ce sont sans surprise les étudiant.e.s issu.e.s de milieux défavorisés qui sont particulièrement pénalisé.e.s.
Face à cette situation, des enseignant.e.s et chercheur.euse.s universitaires proposent de remplacer les examens à visée certificatives par des évaluations formatives. Selon eux.elles, “maintenir des sessions d’examens à visée certificative aboutirait à un déni des lacunes dans la formation et à une injustice grave : la seule chose que des évaluations permettraient de certifier, c’est l’accroissement des inégalités causé par le confinement. Le risque est de provoquer l’incompréhension, la colère et la démotivation des étudiant.e.s face au refus de reconnaître leurs conditions d’existence. Il serait opportun d’utiliser la session pour procéder à des évaluations formatives, ou pour accompagner les étudiant.e.s et tenter de remédier aux situations les plus délicates”.
Remplacer les examens par des évaluations formatives
Les conditions permettant aux étudiant.e.s d’assimiler la matière et de réussir n’étant pas remplies et pour éviter un aggravement des inégalités sociales, Comac propose de remplacer les examens par des évaluations formatives.
Concrètement:
- Chaque étudiant.e obtient minimum 10/20 lors de l’évaluation. Cela permet d’éviter un échec massif et le renforcement de la sélection sociale mais aussi aux enseignant.e.s de pouvoir évaluer où en sont les étudiant.e.s. Chaque étudiant.e peut également s’auto-évaluer avec cette approche.
- Des remédiations doivent être organisée cet été et le quadrimestre prochain afin de permettre à chaque étudiant.e de se mettre à niveau et de pouvoir suivre les cours l’année prochaine.
- Le cursus doit être réorganisé. Le quadrimestre prochain ne peut pas reprendre comme si les étudiant.e.s avaient pu suivre normalement les cours.
Avec cette proposition, Comac souhaite éviter un échec massif des étudiant.e.s tout en garantissant la qualité de l’enseignement à travers des remédiations et une réorganisation du cursus afin que chaque étudiant.e puisse réellement assimiler la matière.
Pour les années diplômantes cependant, l'objectif doit être de permettre aux étudiant.e.s d’obtenir leur diplôme le plus vite possible. Des examens certificatifs doivent donc avoir lieu, mais Comac demande que le jury tienne compte de la situation exceptionnelle et qu’il soit possible pour les étudiant.e.s de passer leur examen et de remettre leur mémoire jusqu’au 30 janvier 2021 s'ils.elles en font la demande. L’arrêté adopté par la Fédération Wallonie-Bruxelles ouvre cette possibilité pour compléter les stages ou les évaluations des années diplômantes qui n’auraient pas pu avoir lieu. Des remédiations doivent également être organisées pour les étudiant.e.s qui en ont besoin.
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