5 mesures pour qu’aucun·e étudiant·e ne paye la crise

Fin octobre, l’enseignement supérieur passait à nouveau en confinement. Avec cette deuxième vague, les problèmes d’argent, de stress et de cours s’empirent. Alors que pendant la 1ère vague, la ministre de l’enseignement supérieur Valérie Glatigny appelait surtout les étudiant·e·s à “garder le rythme”, il est maintenant temps qu’elle prenne les mesures nécessaires pour qu’aucun·e étudiant·e ne paye la crise. Comac en propose cinq.

1. Une aide financière d'urgence de 25 millions

Avec la 2e vague, 1 étudiant·e sur 3 a des difficultés supplémentaires à payer ses études (1). La précarité étudiante est un problème connu depuis des années. La ministre elle-même a reconnu que les services sociaux étaient débordés. Les 4,5 millions € débloqués jusqu’ici ne suffisent pas. Si on prend cet·te étudiant·e sur 3 qui a des difficultés… ça ne fait que 90€ par personne. La conséquence c’est que des étudiant·e·s n’ont plus les moyens de bien se nourrir ou de se soigner. C’est pourtant absolument nécessaire de leur garantir ces dépenses.

Une aide financière d’urgence de 25 millions est nécessaire pour leur permettre de souffler. Cela  correspond à ⅓ des dépenses en alimentation et santé pour ces 70000 étudiant·e·s en difficulté (2).

2. Garantir les revenus des étudiant·e·s jobistes

La crise a encore aggravé cette situation et des milliers d’étudiant·e·s jobistes ont perdu, comme beaucoup de familles, une bonne partie de leur revenu. 70% des étudiant·e·s jobent et la moitié pour payer les études. Cette situation est très difficile et est un vrai frein à la réussite. Des étudiant·e·s doivent même arrêter leurs études. Il faut garantir les revenus des jobistes qui ont perdu leur emploi.

3. Une campagne d'information sur les aides sociales

Presqu’un·e étudiant·e sur deux ne connaît pas ses droits aux bourses (3). La ministre Glatigny et les établissements doivent aussi les informer des aides existantes. C’est encore plus important avec les Bac1 qui viennent d’arriver dans le supérieur.

4. Assurer un suivi pscyhologique pour celles et ceux qui le demandent

Les cours en ligne et le quadrimestre précédent ont été déjà durs à vivre pour beaucoup d'entre nous. Beaucoup ont encore le souvenir difficile de l'isolement. Celui de se retrouver seul·e face à ses études, derrière un clavier d'ordinateur, rongé·e par le stress. Cette situation a entraîné de la détresse psychologique chez beaucoup d'étudiant·e·s. Une récente étude de l'ULiège montre qu'un·e jeune sur deux est anxieux·se voire dépressif·ve. Cela ne fait que s’aggraver avec cette nouvelle vague du covid-19. 

Les étudiant·e·s ont besoin de quelqu’un vers qui se tourner. Chaque établissement doit pouvoir assurer une aide et un suivi psychologiques pour ceux et celles qui le demandent. La ministre doit donner les moyens aux établissements en conséquence.

5. Un cadre d'étude adéquat

Pour permettre à chacun·e de suivre les cours et pour garantir la qualité de l’enseignement, des supports de cours adéquats doivent être fournis. Les slides (quand ils sont donnés) sont utiles mais insuffisants.

Des remédiations doivent être organisées dès que possible pour les étudiant·e·s qui le souhaitent et qui en ont besoin. Il faut plus de moyens pour engager des étudiant·e·s moniteur·trice·s en master pour aider les bacheliers. Pour garantir la qualité de l’enseignement, les étudiant·e·s doivent pouvoir rattraper un éventuel retard.

Les examens seront très probablement en ligne vu la situation sanitaire. Les étudiants doivent obtenir des modalités d’examen complètes. La ministre Glatigny a annoncé que la date limite sera le 10 décembre. Soyons vigilant·e·s à ce que cette date soit respectée. Durant le quadri dernier, de nombreux·ses étudiant.e.s n’avaient pas reçu leurs modalités après la date limite, certains examens avaient même été profondément changés à la dernière minute. Cela ne peut plus se reproduire.

(1) Enquête de la FEF https://www.facebook.com/FederationEtudiantsFrancophones/posts/3472665549437086 

(2) Etude BDO sur la précarité étudiante, p. 78

(3) Etude BDO sur la précarité étudiante, p. 52

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