La ministre Glatigny et la majorité PS-MR-Ecolo s’apprêtent à exclure des milliers d’étudiant.e.s de l’enseignement supérieur avec une réforme élitiste du décret Paysage. C'est une mauvaise réponse au réel problème de l'allongement de la durée des études. Au lieu d’aider les étudiant.e.s ayant plus de difficultés à réussir, cette réforme va les exclure plus rapidement.
Une réforme qui va exclure les étudiant.e.s précaires
Entré en vigueur en 2014, le décret Paysage a pour conséquence d'augmenter le nombre d'échecs et d'années d'étude pour les étudiant.e.s. Avec la réforme que prépare aujourd’hui la ministre Glatigny, les étudiant.e.s devront réussir leurs 60 premiers crédits en deux ans, et les premiers 120 en quatre années maximum. S’il est nécessaire de s’attaquer à l’allongement de la durée des études, cette réforme est une mauvaise réponse au problème.
La réforme entre dans la vision de la ministre Glatigny qu’elle a clairement illustrée en déclarant : "L’enseignement supérieur est une école de vie. Tout le monde ne gagne pas à la fin." Sous prétexte de lutter contre l'allongement des études, cette réforme remet encore la responsabilité de l'échec sur les étudiant.e.s.
Or, une étude de l’Académie de Recherche et d'Enseignement supérieur, qui rassemble tous les acteurs du secteur, montre que l’échec est lié à la condition socio-économique (1). Ce sont les étudiant.e.s précaires qui échouent le plus. Il est beaucoup plus difficile de se concentrer sur ses études quand on doit jober ou qu'on a pas un bon cadre chez soi. La réforme va donc les exclure et renforcer les inégalités d’accès à l’enseignement supérieur.
Prendre de vraies mesures contre l’échec
Dès 2013, Comac avait prédit cet allongement des études et s'était donc opposé au décret. Pour lutter contre l'échec scolaire, il fallait absolument s’attaquer à ses causes : la précarité étudiante, le manque d’aide à la réussite et le manque de moyens dans l’enseignement supérieur pour financer ces mesures. Pour que les étudiant.e.s puissent se concentrer sur leurs études et pas leurs factures, c’est ce genre de mesure qu’il faut prendre.
Faisons reculer la ministre et le gouvernement
Au lieu de prendre ces mesures qui permettraient à plus de jeunes d’obtenir un diplôme, cette réforme va exclure des milliers d’étudiant.e.s. Cette réforme élitiste est inacceptable après plus d’un an de crise covid, d’explosion de la précarité et de mois de mobilisation de milliers d’étudiant.e.s pour demander un plan ambitieux pour y faire face.
Une majorité d’étudiant.e.s s’opposent d’ailleurs à la réforme comme le montre une enquête de la FEF (2). Qu’Ecolo et PS soutiennent la ministre est incompréhensible. La ministre et le gouvernement PS-MR-Ecolo doivent reculer !
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Analyse de la réussite par les crédits, ARES, 06/10/2020
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Le Soir, 31/05/2021
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