Une centaine d’activistes climatiques de Comac, le mouvement étudiant du PTB, bloquent le siège de la Fédération des entreprises de Belgique (FEB). A la veille de la COP26 à Glasgow, Comac souhaite envoyer un signal. « Nous n’avons plus de temps à perdre. Il est temps de s’en prendre aux multinationales polluantes plutôt qu’à la population comme le font les gouvernements avec leurs taxes vertes antisociales », explique le porte-parole de Comac, Octave Daube. « Le gouvernement doit imposer des normes contraignantes aux multinationales polluantes, et proposer des solutions collectives et sociales à la population. »
En Belgique, 243 multinationales sont responsables de 40 % des émissions de gaz à effet de serre, c’est plus que l’ensemble du secteur du transport et du chauffage résidentiel en Belgique. Ces multinationales sont soumises depuis 2005 au système européen d’échange de quotas d’émission (le système ETS). Selon ce mécanisme de marché, le niveau total des émissions de CO2 est plafonné et, dans les limites de ce plafond, les entreprises achètent ou reçoivent des quotas d’émission qu’elles peuvent échanger avec d’autres entreprises. « Ce système n’a prouvé qu’une seule chose en plus de 15 ans d’existence : son échec à réduire les émissions de CO2. Ces 10 dernières années, les émissions de CO2 des multinationales polluantes n’ont plus baissé », explique Octave Daube.(1)
Comac plaide pour remplacer le système d’échange de quotas d’émissions par des normes contraignantes obligeant les entreprises polluantes à investir dans leur processus de production pour le rendre climatiquement neutre. « Nous n’avons plus de temps à perdre : c’est maintenant que les investissements nécessaires doivent être faits. Il est incompréhensible que le gouvernement qui se proclame le ‘plus vert de l’histoire de la Belgique’ continue de s’accrocher au système d’échange de quotas d’émission », continue le porte-parole de Comac.
« Il s’agit également d’une question de justice sociale », selon Octave Daube. A l’heure actuelle, les multinationales les plus polluantes continuent de recevoir gratuitement des quotas d’émissions – des « permis de polluer » – pour un montant estimé à 7,3 milliards d’euros pour la période s’étalant entre 2021 et 2025.(2) Dans le même temps, les gouvernements veulent imposer des taxes vertes antisociales comme la taxe carbone et la taxe kilométrique. « Comment peut-on justifier de tels cadeaux pour les principaux pollueurs du pays, tout en prenant des mesures anti-sociales pour la populations ? Ce n’est pas en pointant un doigt accusateur vers les gens qu’on va résoudre le problème du climat, au contraire. Nous faisons notre part, c’est au tour du gouvernement et des multinationales », continue Octave Daube.
Comac plaide au contraire pour une approche collective et publique dans le secteur de l’énergie et du transport. Nous devons investir massivement dans la production d’énergie solaire et éolienne et dans le stockage et la distribution de l’énergie sous forme d'hydrogène. Dans le secteur du transport, nous devons développer les chemins de fer et investir dans les trains, les tramways, les bus, les métros ainsi que les voitures partagées. Afin de faire des transports en commun le premier choix, nous voulons instaurer la gratuité. À Dunkerque, la gratuité a entraîné un doublement de la fréquentation des transports publics et la diminution de l'utilisation de la voiture.
Comac se rend également avec plus de 200 jeunes à Glasgow du 3 au 10 novembre pour la COP26. « Nous allons y faire entendre notre voix. Les grandes multinationales polluantes détruisent notre planète depuis trop longtemps. La jeunesse ne restera pas les bras croisés », explique le porte-parole de Comac Octave Daube.
1. https://www.eea.europa.eu/data-and-maps/dashboards/emissions-trading-viewer-1 • 2. https://www.lesoir.be/387505/article/2021-08-03/climat-des-milliards-deuros-de-compensation-des-entreprises-polluantes-sont
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