8 mars 2021 : Gagnons l’égalité !

A toutes celles et ceux qui veulent gagner l'égalité entre femmes et hommes.
A toutes celles et ceux qui veulent agir contre les violences faites aux femmes.
A toutes celles et ceux qui ont envie de combattre la précarité menstruelle.
A toutes celles et ceux pour qui l'avortement devrait être un droit fondamental.
Dans le cadre du #8mars, Journée Internationale des Droits des Femmes, avec Comac nous mobiliserons les étudiant.e.s pour des actions dans tout le pays, dans le respect des mesures sanitaires. 

Il y a bientôt un an, la Belgique entrait en confinement. Pour certains, ce fut l’occasion d’empocher quelques milliards supplémentaires [1], pour beaucoup d’autres, ce fut le début de la descente aux enfers. Parmi les nombreuses victimes de la crise du covid-19, selon un rapport d’Oxfam[2] et les nombreux témoignages qui inondent les réseaux sociaux, on retrouve indéniablement les femmes.

Voici les 3 revendications pour lesquelles nous nous battrons dans le cadre de notre campagne “Gagnons l'Égalité !” en lien avec le 8 mars 2021, Journée Internationale de Lutte pour les Droits des Femmes :

 

1. Pour des campus safe et un plan national contre les violences faites aux femmes

Durant les périodes de confinement, on apprenait dans les médias que les violences conjugales explosaient. “Les appels aux services d’aides aux victimes ont été multipliés par trois durant le confinement.[3] ” Pour toutes celles qui n’ont pas pu fuir, le calvaire continue. Évidemment, les étudiantes ne sont pas épargnées par les violences conjugales, qui touchent toutes les couches de la population. En effet, les premières cohabitations en couple commencent durant les études supérieures. 

Lorsque l’on sait que les violences sexuelles sont commises à 48% par le partenaire sur une victime féminine, nous doutons que les étudiantes en soient épargnées. En effet, selon une étude de l’ULiège [4] révélant des chiffres alarmants concernant les étudiant.e.s en Belgique, 63% des comportements de harcèlement sont posés par un proche de la victime, habituellement en soirée ou au domicile de la victime ou de l’auteur.

23% des étudiantes ont vécu une tentative de relation sexuelle non désirée avec pénétration. Et 1 étudiant sur 4 a été touché au niveau des parties génitales.

Au delà de la violence sexuelle, il y a les violences physiques et psychologiques. Le 3 février 2021, on comptabilisait déjà 5 féminicides. 5 femmes tuées parce qu’elles étaient femmes, en un peu plus d’un mois. Ceci n’est pourtant que la face visible de l’iceberg. Notons également qu’il est difficile d’avoir des chiffres complets sur l’ampleur des violences faites aux femmes, étant donné que 90% des victimes ne portent pas plainte à la police pour diverses raisons.

Dans l’espace public, le problème reste présent, aussi au niveau étudiant. Sur le campus étudiant de Louvain La Neuve par exemple, une étudiante a subi une tentative de viol en septembre 2020. Suite à cela, Comac Louvain-la-Neuve a mené campagne : celle-ci a abouti à un rassemblement de 250 personnes. Cloe Machuelle, co-présidente de Comac Louvain-la-Neuve, responsable de cette campagne, nous dit : “On pense à tort que nos campus sont des lieux safe pour les femmes, mais c’est faux. Avec 1 étudiante sur 5 victime d'une tentative de viol, les agressions sexistes sont une réalité que nous vivons. Et elles ne se sont pas arrêtées avec le covid, bien au contraire ! Il y a encore énormément de témoignages de femmes qui subissent des agressions sexuelles. C’est extrêmement compliqué pour les femmes victimes de violence de porter plainte. Elles ne sont ni écoutées ni crues, la police leur pose des questions telles que « Vous portiez quoi ? » « Aviez-vous bu ?» alors que ce sont elles les victimes. On voit bien que le problème des agressions sexistes et sexuelles n’est pas suffisamment pris au sérieux par notre université et par le gouvernement alors que c’est leur responsabilité de s’attaquer au problème”. 

Allons-nous nous morfondre sur notre sort ? Certainement pas. Tant qu’il le faudra, chaque 8 mars (Journée Internationale de Lutte pour les Droits des Femmes) et chaque 25 novembre (Journée de lutte contre les violences faites aux femmes), nous serons là.

→ Ce que nous revendiquons : 

Nous exigeons que le gouvernement élabore un plan d’action national, prévoyant une approche coordonnée des violences contre les femmes. Ainsi, nous exigeons la sécurité des femmes dans l’espace privé et l’espace public, notamment la sécurité des étudiantes sur les campus universitaires. La ministre Glatigny (FR) et le ministre Weyts (NL) doivent prendre des mesures concrètes contre les agressions sexuelles et sexistes vécues sur les différents campus de Belgique. Dans ce plan contre les violences sexistes et sexuelles sur les campus, nous voulons la mise en place d’un numéro d’urgence simple à retenir et disponible à tout moment, ainsi qu’une cellule d’aide, tenue par du personnel formé, pour les étudiantes victimes de violences. Dans cette cellule, nous exigeons des personnes formées donc, au consentement, sur le sexisme ainsi que sur les violences que subissent les femmes. La formation du corps professionnel est primordiale. Idéalement, il faudrait un.e assistant.e social.e, un.e infirmier.e, un.e juriste et un.e psychologue.

2. Mettre fin à la précarité menstruelle: 

La précarité menstruelle, c’est un sujet dont on parle de plus en plus, et à raison. En effet, en moyenne, une femme dépense 1 730 euros pour des protections hygiéniques tout au long de sa vie, d’après une étude britanique. Dans le monde, 500 millions de femmes vivraient dans la précarité menstruelle, c’est-à-dire dans la difficulté et/ou manque d’accès aux protections hygiéniques. 

Les protections hygiéniques ne devraient-elles pas être considérées comme biens de première nécessité et être, par conséquent, gratuites et accessibles aux personnes dans le besoin ? C’est quand même un comble de devoir payer pour du sang qui coule sans qu’on n’ait rien demandé, non ? 

A Gand, il y a eu une victoire en novembre 2020 à ce sujet ! Grâce aux interventions du PTB, des distributeurs de tampons et serviettes hygiéniques gratuits seront mis à disposition dans les écoles de Gand. Autre exemple : le 24 novembre 2020, l’Ecosse votait en faveur d’un accès gratuit aux protections périodiques, ce qui représente une première dans le monde à cette échelle.[5] C’est donc possible, si l’on y met les moyens.

Si l’Ecosse et Gand l’ont fait, pourquoi ne serait-ce pas possible dans les établissements d’enseignement supérieur de Belgique ? 

→ Ce que nous revendiquons :

Nous demandons l’accès aux protections hygiéniques gratuites dans tous les établissements d’enseignement obligatoire et supérieur de Belgique. 

3. Pour le droit à l’avortement :

Comment est-ce encore possible que certains se permettent de décider pour les femmes lorsqu’il s’agit de leur corps ? Cette année encore, au parlement fédéral belge, c’est ce qui est arrivé. Voici pourtant la réalité : chaque année, 500 femmes sont contraintes de se rendre aux Pays-Bas pour avorter, car la durée légale de l’avortement y est plus élevée qu’en Belgique. Une proposition de loi est sur la table depuis 2019 pour prolonger la durée légale de l’avortement, et retirer l’avortement du Code pénal. Tous les partis gouvernementaux y sont favorables, sauf le CD&V. Afin de convaincre ce parti de venir au gouvernement avec eux, les partis dits progressistes ont mis la proposition de loi au congélateur. Ils ont ainsi réduit les droits des femmes à une monnaie d’échange politique.

→ Ce que nous revendiquons : 

La dépénalisation de l’avortement, l’extension de la durée légale de l’avortement, et le droit des femmes à disposer de leur corps.

 

Pourquoi se mobiliser pour le 8 mars alors ?

Spécifiquement cette année, notre liberté de manifester fut sérieusement menacée. Pourtant, manifester, c’est un droit constitutionnel qui est le fruit des luttes historiques acharnées. Cette année encore, covid ou pas covid, nous ferons entendre les droits des femmes, dans le cadre cette fois des mesures sanitaires gouvernementales. En effet, c’est grâce aux luttes sociales que les femmes ont gagné leurs droits. Si nous voulons gagner l’égalité, c’est dans cette voie qu’il faudra continuer, ensemble !

De plus, le 8 mars, c’est LA grande date de l’agenda féministe international depuis Clara Zetkin.[6] Figure historique du féminisme, cette révolutionnaire allemande sera élue à l’unanimité à la présidence de l’Internationale Socialiste des Femmes en 1907. Lors de sa réélection en 1910, avec le soutien d’Alexandra Kollontaï, elle propose l’organiser une Journée Internationale des Femmes. De nos jours et grâce à leurs combats, cette journée existe et tombe chaque année le 8 mars.

Conclusion

Comme explicité plus haut, les défis en matière d’égalité entre femmes et hommes sont nombreux. Alors, dans chaque ville universitaire où nous sommes présent.e.s, nous organiserons des actions pour mettre à l’honneur les droits des femmes et décrocher des victoires. Si tu souhaites toi aussi gagner l’égalité et en savoir plus sur les actions à venir, rejoins Comac ici : https://www.comac-etudiants.be/agir

 

Notes: 

[1]https://www.ptb.be/crise_du_coronavirus_l_tat_p_re_no_l_pour_les_plus_puissants_ou_au_service_de_la_soci_t
[2]https://www.oxfamsol.be/fr/les-inegalites-sont-aussi-mortelles-que-le-coronavirus?fbclid=IwAR2x_LW92gv3dR-5fWvILK4cUugFpjiFBxXp3A4O8K2tFuHITH0stVonhU0

[3] https://www.rtbf.be/info/regions/bruxelles/detail_la-violence-conjugale-autre-face-sombre-du-coronavirus-reste-elevee-a-bruxelles?id=10600667

[4]https://soirmag.lesoir.be/246736/article/2019-09-10/une-etudiante-belge-sur-cinq-subi-une-tentative-de-viol-les-revelations?fbclid=IwAR2Nr7F42H1AMCP59LIzmzHHpAzfP05OZIUMK1_Cp2FdPDqnLnu9ZlZuLrY  
[5]https://www.lemonde.fr/international/article/2020/11/25/l-ecosse-rend-les-protections-periodiques-accessibles-gratuitement_6061054_3210.html
[6]https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/03/07/quelle-est-l-origine-de-la-journee-du-8-mars-dediee-a-la-lutte-pour-les-droits-des-femmes_5432860_3224.html

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