4 arguments pour l’annulation des demandes de remboursement des aides reçues

Hier dans la presse, la ministre de l’Enseignement supérieur Valérie Glatigny annonçait que des centaines d’étudiant.e.s précaires allaient devoir rembourser des bourses reçues il y a 2 ans. Avec le Décret Paysage, le critère de réussite pour l’octroi d’une bourse a en effet été remplacé par le critère de « finançabilité ». Des étudiant.e.s peuvent donc recevoir une bourse, et apprendre 2 ans plus tard qu’ils.elles sont reconnu.e.s comme « non-finançables »[*]. Voici 4 arguments qui démontrent que la ministre doit annuler les demandes de remboursement des aides reçues.

  1. Les demandes de bourses de ces étudiant.e.s ont été déposées, puis acceptées, sans qu’ils.elles ne soient informé.e.s de ce critère de « finançabilité ». Il est en effet défini a posteriori par l’administration. Ces étudiant.e.s ont donc reçu une aide en toute bonne foi pour financer leur études, et c’est, pour certain.e.s, 2 années plus tard qu’on leur réclame de rembourser.

  2. Dans sa déclaration de politique communautaire, le gouvernement écrit que « la condition de « finançabilité » des étudiants pour l’accès aux allocations d’études sera supprimée ». C’est à dire que la ministre elle-même considère qu’il faut supprimer ce critère, cause de la situation actuelle.

    Glatigny estime par ailleurs que le Décret Paysage est responsable de l’allongement de la durée des études, qui aggrave ce phénomène de « non-finançabilité ». C’est cependant aujourd’hui ces étudiant.e.s précaires qui vont être les dindons de la farce.

  3. Ces dernières années, la précarité étudiante explose. Les demandes d’aides au CPAS ou de bourses se multiplient, et cette précarité a des conséquences insupportables : renoncement aux soins de santé, développement de troubles psychologiques, obligation de travailler pour étudier, baisse en qualité de l’alimentation, hausse de la prostitution étudiante avec le phénomène des “sugar daddy”, sans oublier l’échec des études.

    Ces demandes de remboursement représentent une catastrophe pour ces étudiant.e.s. Sans ces aides, il leur est tout simplement impossible de continuer leurs études, et ils.elles sont évidemment dans l’incapacité de les rembourser aujourd’hui.

  4. Enfin, la ministre va-t-elle réellement exiger le remboursement de ces aides alors qu’elles ont déjà été prises en compte dans les budgets précédents de l’Enseignement supérieur et qu’elles ne représentent que des cacahuètes dans le budget ? Le budget de l’Enseignement supérieur s’élève à plus ou moins 1,5 milliards €. Le montant des aides à rembourser représente au maximum quelques millions €, soit approximativement 0,1 % du budget.

    La ministre Glatigny doit annuler ces demandes de remboursement pour garantir à ces étudiant.e.s la possibilité de terminer leur cursus tout court et dans les meilleures conditions possibles.

 

[*] Dans la majorité des cas, un.e étudiant.e est considéré.e comme « non-finançable » suite à plusieurs échecs. La Fédération Wallonie-Bruxelles décide alors de ne plus subsidier l'établissement pour son inscription.


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