La finançabilité doit être garantie pour TOU-TE-S les étudiant-e-s

Grâce à la mobilisation étudiante, la majorité PS-MR-Ecolo a dû garantir la finançabilité de tou-te-s les étudiant-e-s. Une très bonne nouvelle. Sauf que tou-te-s ne seraient en réalité pas concerné-e-s et que la mesure ne serait pas financée…

La majorité PS-MR-Ecolo a déposé une proposition de décret permettant aux étudiant-e-s de rester finançables l’année prochaine en cas d’échec en cette année très particulière du Covid-19. En clair : chaque étudiant-e pourra se réinscrire l’année prochaine. 

C’est une victoire de la mobilisation des étudiant-e-s. Le 9 juin encore, la majorité refusait de garantir la finançabilité des étudiants lorsque la députée du PTB Anouk Vandevoorde le proposa (vidéo), en prétextant que la ministre avait déjà fait suffisamment pour aider les étudiant-e-s. Mais grâce à la mobilisation de la Fédération des Étudiant.e.s Francophones, de nombreux acteur-trice-s académiques qui ont pris la parole pour dénoncer l'aggravation des inégalités et les milliers d’étudiant-e-s qui ont signé la pétition et partagé les vidéos de Comac, la majorité gouvernementale a finalement dû accepter. “Cette demande de préserver un maximum la finançabilité est tout à fait fondée. [...] Nous travaillons sur cette hypothèse à la demande de la FEF [...]”, reconnaissait la ministre Glatigny dans Le Soir le 12 juin.

Cependant, à la lecture de la proposition de décret, tou-te-s les étudiant-e-s ne seraient pas concerné-e-s.

Aucun-e étudiant-e ne doit être sanctionné-e par la crise

Le décret de PS-MR-Ecolo ne concerne en effet pas tout-e-s les étudiant-e-s. La mesure ne s'applique pas pour les étudiant-e-s en promotion sociale et ceux qui n’étaient pas reconnu-e-s comme “finançables” cette année académique 2019-2020. C’est un risque pour Arnaud par exemple. Étudiant et travaillant à temps-plein pendant deux ans, il n’a pas validé suffisamment de crédits et a été considéré non-finançable. Il a pu se réinscrire dans son université qui a accepté de le prendre en charge. Pendant le confinement, il a continué à travailler à temps-plein et à étudier dans des conditions difficiles. Avec le décret actuel, s’il ne valide pas assez de crédits, il ne bénéficiera pas de la mesure.

Ensuite, l’article du Soir indique que la majorité n’a pas prévu de financer cette mesure, estimée à 10 millions d’euros. Dans un contexte d’enveloppe fermée qui bloque le budget de l’enseignement supérieur depuis 25 ans, si des nouveaux moyens ne sont pas investis pour financer cette mesure, cela signifie qu’il devra être pris autre part. Concrètement, cela fera retomber le coût sur les étudiant-e-s et les établissements.

Octave Daube, président de Comac ULB, a déjà interpellé les parlementaires de la majorité sur Twitter. Aide-nous à obtenir une réponse en le retweetant : https://twitter.com/DaubeOctave/status/1279689027042652160

Veux-tu changer le monde ?