Comac en action contre les violences sexuelles devant le cabinet Glatigny : "Nous voulons plus que des flyers"

Ce lundi 9 mai, des membres de Comac, le mouvement étudiant du PTB, se sont rassemblés devant le cabinet de la ministre de l’Enseignement Supérieur Valérie Glatigny, afin de lui rappeler ses engagements en matière de lutte contre les violences sexuelles et appeler à davantage d’ambition politique.

« Suite aux nombreux témoignages d’agressions sortis dans la presse, grâce aux mobilisations féministes du mouvement étudiant, nous fêtons une première victoire ! », explique Apolline Depuis, étudiante et responsable à Comac. « La ministre Glatigny qui, en septembre, se contentait d’inciter les établissements à prendre des mesures contre les violences sexuelles, dit désormais qu’elle souhaite l’inscrire dans le Décret Paysage et donc rendre cela obligatoire. »

Néanmoins, selon Comac, cela reste largement insuffisant. La ministre souhaite un point de contact dans chaque établissement afin d’informer les étudiants des dispositifs mis en place et ce qui existe déjà. C’est à dire les dispositifs déjà mis en place par les établissements, mais aussi des institutions tel que Unia, l’Institut égalité hommes-femmes, SOS viol, … 

« Cela pose deux grands problèmes, développe Apolline Dupuis. Premièrement, les dispositifs déjà mis en place dans les établissements ne fonctionnent pas. La preuve à l’UCLouvain, où les plaintes de victimes sont mises sous le tapis par le dispositif Toghether. Sans parler de l’inégalité dans la disponibilité et même l’existence de ces dispositifs entre les établissements. Deuxièmement, les institutions vers lesquelles renvoie la ministre Glatigny sont très éloignées des étudiantes. Même Unia explique qu’en 5 ans, ils n’ont traité que 27 dossiers. » 

« La ministre veut un bureau où on distribue des flyers. Nous voulons un organe indépendant qui s’assure que dans chaque établissement, il y ait une structure qui puisse effectuer un réel suivi, une réelle prise en charge des victimes, au plus proche d’elles », continue Dupuis.

« On ne veut pas réduire les violences sexuelles. On veut les abolir. La ministre doit cesser sa politique des petits pas. "Victime, on te croit" est l'un des principaux slogans entendus ces derniers mois lors des nombreuses mobilisations. Croire les victimes, c’est prendre des mesures à la hauteur de la situation, à la hauteur des témoignages. »

« Le 26 avril, le PTB a défendu en commission au parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles un décret qui propose la mise en place d’une gestion indépendante des plaintes de violences sexuelles dans l'enseignement supérieur. Les partis de la majorité (PS-Ecolo-MR) ont voté contre. Il est toujours temps de soutenir ce texte à la plénière ce 11 mai », conclut Apolline Dupuis.

Veux-tu changer le monde ?